Pionnière à Vannes quand elle a fondé sa ravissante épicerie sans emballage « Le Verre Doseur » en 2018, Dorothée Le Bargy a su pérenniser un commerce chaleureux rendant le consommateur acteur.
Soucieuse de satisfaire ce dernier tout en restant fidèle à ses valeurs, Dorothée a su créer un modèle économique qui sait allier commerce et pédagogie.
Portrait d’une jeune femme épanouie et impliquée sachant valoriser ses produits tout autant que ses contemporains.
Peux tu en quelques mots présenter ton parcours et ton entreprise ?
Oui, je suis la fondatrice du « Verre Doseur », que j’ai ouvert précisément le 1er mars 2018.
Auparavant, après avoir obtenu une maîtrise de commerce et avoir travaillé dans ce secteur ainsi que dans le tourisme, j’ai beaucoup voyagé, vécu en Australie et pas mal réfléchi à l’environnement et à la place que je pourrais prendre pour qu’il soit moins dégradé… et l’idée de cette boutique a fini par s’imposer. Quand j’ai ouvert, il n’y avait pas ce type de commerce à Vannes intra-muros. Avant de me lancer, je suis allée à Nantes, notamment, faire un stage dans la boutique de vrac qui était installée.
Quel est le concept du verre doseur exactement ?
Proposer une offre de produits avec le moins d’emballages possible car ce sont eux qui sont nocifs pour la planète et j’ai fait le choix de mettre en avant les produits locaux.
Le commerce équitable fait partie de mes choix également car il me paraît justifié que chaque maillon de la chaîne soit rétribué correctement.
Quels sont les intérêts pour le consommateur ?
Le client peut venir avec ses contenants — sinon j’en propose, bien sûr —, se servir en fonction de ses besoins, de ses envies et de son budget : cela permet à chacun de découvrir parfois des produits qu’il ne connaît pas sans prendre de risque (si il n’aime pas), de maîtriser son budget et d’éviter le gaspillage.
Qu‘as tu observé depuis ton ouverture ?
Il y a eu un véritable engouement. D’ailleurs, les personnes, qui n’étaient pas sensibilisées au départ, reviennent et le font parce que cela redonne du sens ; cela dynamise l’économie locale et les clients en sont conscients.
Ici on peut venir et prendre le temps que l’on veut, l’équipe — Pauline employée depuis 3 ans, Cyrielle lors des temps forts et moi même — prend le temps d’expliquer, le conseil est primordial et l’échange est clairement privilégié au « Verre Doseur ».
Mon rôle est vraiment d’accompagner le client dans la démarche d’achat.
Quels sont les produits qu’on trouve dans ta boutique ?
Ici, on propose une offre assez variée ; cela va des produits secs aux produits ménagers en passant par la confiserie, l’hygiène, la biscuiterie…
La pandémie a t elle eu des répercussions sur ton commerce ?
Effectivement, il y a eu des modifications dans les habitudes ; quand les clients ne pouvaient se déplacer, ils appelaient. Donc l’équipe s’est adaptée.
En fait, Le Verre Doseur est une boutique de quartier donc au plus fort de la crise sanitaire, notre jauge était de 6 personnes, les clients ont continué à venir et on a pris davantage le temps d’échanger avec eux. Depuis les arrivées s’autorégulent naturellement.
Il est clair qu’aujourd’hui, deux ans après le début de la pandémie, les consommateurs en général ont pris des habitudes notamment en commandant via Internet, soit parce qu’ils avaient peur d’une contamination éventuelle, soit parce que le port du masque était vécu comme une contrainte. Il y a sans doute plusieurs paramètres.
De toute manière, sur le créneau que j’occupe, le marché évolue vite donc il faut être très réactifs : impliquer des décideurs locaux me paraît très important si on veut infléchir cette tendance et j’ y réfléchis…
D’autres magasins se sont ouverts depuis ta création, qu’en penses tu ?
Je pense que c’est une bonne chose, plus les consommateurs auront de choix de consommer autrement, plus ils seront conscients qu’ils peuvent agir directement.
Tu es également dans le réseau de la monnaie locale. Que penses-tu de la Bizh, toi qui a été une des premières à intégrer ce réseau ?
C’est cohérent avec mes valeurs et ceux de mon épicerie. L’initiative est novatrice et intéressante. En revanche, il me semble qu’il faudrait davantage communiquer car il n’est pas toujours simple d’avoir des fournisseurs qui l’acceptent. Or c’est une condition pour que cela fonctionne de manière circulaire.
Le Verre Doseur
5 place du poids public, 56 000 Vannes
09.86.18.83.51
facebook & instagram
www.leverredoseur.fr
Entretien réalisé par Dom de St Patern